C’est le second roman de J. M. Coetzee, et cette fois le lien avec l’Afrique du Sud n’est pas directement établie.
L’histoire ce déroule aux confins de l’Empire, un pays imaginaire. ?
Le personnage principale, le Magistrat de la ville se retrouve au milieu d’une guerre sans nom. Une guerre contre des ennemis plus ou moins imaginaires que l’on a nommés Barbares pour les regrouper sous la même bannière.
La ville se situe sur les anciennes terres des Barbares, un peuple qui vivait là et qui depuis longtemps est mise à la marge, loin de la ville. S’ils ne constituent pas une réelle menace, la peur fait prendre des décisions horribles à l’Empire.
Des soldats sont envoyés, des expéditions punitives sont organisées pour tuer et emprisonner ces barbares. Le Magistrat ne peut s’accommoder de cette violence et essaye tant bien que mal de les aider.
La peur est mise à l’honneur, on voit comment elle attend patiemment pour venir s’emparer du cœur des hommes au moment propice et comment elle déchaîne les passions humaines. Parce qu’au delà de l’intrigue, c’est tout un questionnement sur la peur de l’autre qui est ici abordé.
Le lien avec l’Afrique du Sud n’est donc pas clairement expliqué, mais dans un pays qui a instrumentalisé la loi et tout le système politique pour permettre aux blancs moins nombreux de se protéger contre tout et tout le monde, la lecture prend tout de suite une une couleur.
On y voit ce qu’on voudra, c’est un livre qui porte à méditer, qui se lit vite mais qui j’en suis sûr sera relu plus d’une fois.