Après « Au coeur du pays » et « En attendant les barbares », c’est encore dans un style différent que J. M. Coetzee aborde plus directement la situation en Afrique du sud.
On aborde la situation de l’apartheid en Afrique du sud, au travers d’une vie sans destin, une vie prisonnière de l’absurdité du monde comme si elle n’avait pas son mot à dire. Cette vie, c’est celle de Michael K.
Un homme dont l’apparence physique lui colle à la peau. Et cette distinction n’est justement pas sa couleur de peau, qui n’est même pas dit dans le livre mais son bec de lièvre.
Son bec de lièvre semble être pour tout le monde une raison suffisante pour le mettre à part comme si son sourire particulier le rendait idiot. Cet idiot, qui partira de la ville tumultueuse du Cap pour se réfugier dans une ferme au nord du pays. Une ferme dont l’isolement serait sa porte de sortie, sa sortie de ce monde trop violent, trop absurde.
C’est un personnage pure et simple qui ne laissera pas la violence du monde le changer. Il est et restera, un peu a part, un peu différent, mais toujours fidèle à lui même, et ce malgré toutes les épreuves qui l’attendent sur son chemin.
Michael m’a fait pensé à Iohann Moritz, le personnage principale de « La 25e heure » de Virgil Gheorghiu. Un homme qui passera sa vie à être mené d’un camp de travail à l’autre dans toute l’Europe pendant la seconde Guerre Mondiale. Il restera en vie grâce à sa manière d’être peu simplet, c’est la seule philosophie qui lui permet de surmonter toutes ces épreuves dantesques et de ne pas perdre la raison dans un monde de fous.