Un livre engagé, qui malheureusement ne prend pas de mauvaise ride…
Commençons simplement par quelques arguments d’autorité. ? Ce roman, le quatrième d’André Brink, a été interdit en Afrique du Sud dès sa sortie en 1979. C’est pourtant l’année suivante, en 1980, qu’il remporte le Prix Médicis étranger. Ce sera au tour de Euzhan Palcy, une réalisatrice elle même Noire et Antillaise, de lui rendre hommage et de porter son message encore plus loin au travers d’un film sorti en 1989 du même nom que le roman. Euzhan Palcy, réalisatrice Française avec seulement un film au compteur a tout de même réussi à convaincre Hollywood de financer son film et réussi aussi à emmener avec elle quelques grands acteurs comme Donald Sutherland, Marlon Brando ou encore Jürgen Prochnow.
Alors de quoi parle ce roman qui suscite tant d’intérêt ? ?
C’est avec l’histoire d’un Boer ordinaire, un blanc descendant des collons hollandais (voir : Comprendre l’Afrique du Sud), qui rencontre la violence du système de l’Apartheid par le meurtre de son jardinier. Un meurtre lui aussi malheureusement ordinaire, commis par la Section Spéciale de la police lors d’un interrogatoire. Le jardinier meurt sous les coups de la police, cette vérité le répugne. Cette vérité et pourtant tellement tabou qu’il partira en quête de justice pour son jardinier mort au côté de son fils. Arrivera-t-il à enrayer la machine infernale qui broie et écrase quiconque se place sur son passage ?
C’est une aventure qui dépasse largement un simple constat, « la violence c’est mal, le racisme c’est mal ». C’est une marche solitaire qui nous emmène, grâce à une histoire palpitante, dans des réflexions malheureusement toujours actuelles. C’est le genre de livre qui se lit sans soif, et qui reste en tête même un fois le bouquin refermé. ?